11 décembre 1942
Winnipeg
Présidents : H.R. Milner et Ivan Sabourin
Arthur Meighen a accepte à nouveau de diriger le parti en 1941 à la suite de la démission de Manion l’année précédente, mais il prévoyait prendre sa retraite par la suite.
À la fin de septembre, on a annoncé la tenue d’un congrès pour étudier « toute la question du leadership et des politiques. »
LES CANDIDATS EN LICE
John Bracken, qui avait été premier ministre progressiste du Manitoba depuis 1922, a été recruté par des poids lourds conservateurs pour faire le saut en politique fédérale – malgré le fait qu’il n’eut jamais été membre du parti.
Son nom avait été cité pendant plusieurs mois dans des comptes rendus de presse comme éventuel successeur de Meighen.
Le quotidien Vancouver Sun a rapporté au début de décembre que Bracken deviendrait sûrement le prochain chef après qu’un comité directeur du parti (dont Meighen était membre) ait visité Winnipeg pour l’assurer du soutien des délégués aux dépens des autres aspirants chefs.
LE CONGRÈS
Environ 900 délégués sont arrivés à Winnipeg.
Les médias rapportaient que le groupe de la Colombie-Britannique était perçu comme étant le plus hostile à la candidature de Bracken.
Ce congrès intervenait à la suite d’une conférence informelle qui avait eu lieu en septembre, à Port Hope, en Ontario, qui avait attiré environ 150 conservateurs et lors de laquelle ont préconisait des politiques plus progressistes (et la conscription). Un grand nombre de ces politiques seraient adoptées au grand congrès de Winnipeg.
Les politiques ont été débattues par quatre comités distincts chargés des domaines suivants : la guerre, la sécurité après-guerre et les mesures économiques, le travail, et l’agriculture.
Aucun député n’a assisté et seul un sénateur s’est présenté. Bracken a présenté 14 objectifs, dont les suivants :
- l’accès à des emplois et à un salaire équitable
- le traitement équitable des agriculteurs
- l’assurance-chômage, l’assurance-maladie, la sécurité de la vieillesse, l’assurance-accidents
- un gouvernement efficace
- un avenir marqué par la paix
- la réduction des barrières commerciales
- de meilleures relations fédérales-provinciales sur le plan fiscal afin d’assurer des normes minimales
Chaque candidat disposait de 20 minutes, et 10 minutes de plus pour le parrain et le coparrain.
Le Saskatoon Star-Phoenix a rapporté que Green s’était évanoui cinq minutes après avoir commencé son discours, et qu’on a dû le sortir de la salle. Il s’est remis de ce malaise le lendemain matin.
Plus de 1 000 idées politiques ont été envoyées au congrès. On a adopté des résolutions progressistes sur les mesures de guerre, l’emploi des anciens combattants, la sécurité sociale, l’agriculture, la santé, les ressources naturelles, un conseil national des relations du travail, et les ressources pour les militaires.
Les conservateurs ont également mis sur pied un comité chargé d’examiner la réforme électorale, et son président a affirmé que le parti ferait élire davantage de députés au moyen de la représentation proportionnelle.
On a adopté un « credo conservateur » comportant quatre principes fondamentaux : liberté, sécurité, possibilités et partenariat britannique
LE SCRUTIN
Green et Stevens se sont retirés de la course après le deuxième tour après que Bracken se soit retrouvé à 16 voix de la victoire.
MacPherson et Diefenbaker semblaient prêts à se retirer, eux aussi, mais les partisans les ont convaincus de rester pour le prochain tour.
Bracken a gagné haut la main au deuxième tour.
Le congrès s’est conclu par un vote visant à rebaptiser le parti « progressiste-conservateur », comme le souhaitait Bracken avant même d’accepter d’être candidat à la direction.
Certains délégués ne souhaitaient pas apporter ce changement avant l’élection d’un nouveau chef, et plusieurs intervenants ce sont prononcés contre cette initiative au début du congrès estimant qu’il s’agissait d’un ultimatum lancé par le premier ministre du Manitoba.
Bracken jugeait que c’était ce qui convenait le mieux au parti dans son ensemble.
Autres faits à noter :
- Le scrutin a été retardé pour permettre aux délégués de recevoir leurs bulletins de vote.