31 mai 2003
Palais des congrès de la communauté urbaine de Toronto
1 | 2 | 3 | 4 | |
Peter MacKay | 1080 (41,1%) | 1018 (39,7%) | 1128 (45,0%) | 1538 (64,8%) |
David Orchard | 640 (24,3%) | 619 (24,1%) | 617 (24,6%) | -- |
Jim Prentice | 478 (18,2%) | 466 (18,2%) | 761 (30,4%) | 835 (25,2%) |
Scott Brison | 431 (16,4%) | 463 (18,0%) | -- | -- |
Craig Chandler | 0 | -- | -- | -- |
Spoiled | 0 | 0 | 0 | 0 |
TOTAL | 2629 | 2566 | 2506 | 2374 |
Joe Clark annonce sa démission imminente en août 2002. Les tories doivent aussi réfléchir à la possibilité de coopérer avec l’Alliance canadienne. La rivalité entre Peter MacKay et Jim Prentice donne lieu à l’une des ententes les plus controversées jamais conclues pendant un congrès de toute l’histoire politique canadienne.
LES CANDIDATS
Peter MacKay, un député néo-écossais de 37 ans et porte-parole en matière de sécurité, mène une campagne anti-fusion.
David Orchard présente une plateforme nationaliste et demande que l’on réexamine le libre-échange avec les États-Unis.
Jim Prentice, un avocat de Calgary et ancien candidat conservateur, appuie les négociations avec l’Alliance canadienne.
Scott Brison, un député néo-écossais et porte-parole en matière de finances, et l’homme d’affaires albertain Craig Chandler organisent aussi des campagnes.
Le député québécois André Bachand se présente également mais abandonne la course à trois semaines du congrès pour appuyer M. MacKay.
LE CONGRÈS
Le parti reprend la formule traditionnelle du congrès avec délégués qui votent au moyen d’un système de voix pondérées utilisé en 1998.
Des assemblées de sélection de délégués ont donné la répartition suivante d’électeurs décidés au premier tour :
MacKay | 1166 (40,3 %) |
Orchard | 709 (24 %) |
Prentice | 411 (14,2 %) |
Brison | 279 (9,6 %) |
Chandler | 7 (0,25 %) |
Plusieurs centaines de délégués indécis , dont des députés et d’éminents militants du parti, se joignent à la foule de tories à Toronto. Les délégués décidés sont libérés de leurs obligations après le premier tour.
À la suite du discours prononcé vendredi par l’ex-premier ministre albertain Peter Lougheed, Brian Mulroney exhorte les partisans à rebâtir le parti et à abandonner les vieilles rivalités avec le mouvement réformiste/allianciste. Le programme comprend également un hommage au chef sortant Joe Clark.
Dans son discours, le candidat MacKay exhorte les délégués à renouveler leur confiance dans le Parti progressiste-conservateur.
Brison met en garde contre la sélection d’un candidat incarnant le statu quo. Orchard réitère sa crainte de voir le Canada se faire avaler par la puissance américaine. Prentice propose de réédifier l’image de marque des tories plutôt que de fusionner tout simplement avec l’Alliance canadienne. Chandler prononce un discours controversé avant de se retirer de la course pour appuyer Prentice.
Les principaux candidats sollicitent aussi Orchard en vue d’obtenir son appui aux tours ultérieurs.
LE SCRUTIN
Comme les quatre candidats restants ont obtenu au moins cinq pourcent des voix au premier tour, ils participent au deuxième tour.
Les résultats obtenus sont quasiment identiques à ceux du premier tour malgré une légère diminution des appuis pour MacKay et une hausse en faveur de Brison. Néanmoins, Brison est automatiquement éliminé. Il décide d’accorder son appui à Prentice.
Cet appui permet à Prentice de dépasser Orchard au troisième tour. MacKay se retrouve à 126 voix de la victoire.
Désormais éliminé, Orchard se retrouve alors en position de force car son appui pourrait donner la victoire à l‘un des candidats toujours en lice. Il veut que MacKay ou Prentice accepte de revoir l’accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis et d’écarter toute fusion ou collaboration avec l’Alliance canadienne.
Ayant accepté cette proposition plus tôt ce soir-là dans la chambre d’hôtel d’Orchard, MacKay sort vainqueur au quatrième tour tard samedi soir.
D’après certains médias, ce n’est qu’après avoir voté que beaucoup de partisans de MacKay ont pris connaissance de cette entente.
Au moment où MacKay prononce son discours de la victoire, alors qu’on se pose encore des questions au sujet de l’entente conclue avec Orchard, de nombreux délégués dans la salle refusent d’applaudir ou de se lever.
AUTRES FAITS À NOTER :
- Plusieurs députés évitent une réunion de caucus qui a lieu le lendemain. MacKay dit aux journalistes qu’il n’a pas honte de ce qu’il a fait et que même Mulroney l’appuie.
- MacKay et le chef allianciste Stephen Harper concluent une entente en octobre 2003 qui est officialisée en février 2004. Orchard accuse MacKay d’avoir trahi leur entente et tente d’obtenir une injonction pour empêcher cette fusion.