7 juillet 1938
Colisée d’Ottawa
Présidents : Maurice Dupré (ancien député de Québec Ouest) et John MacNicol (député de Davenport, en Ont., et président du Parti conservateur)
Évoquant un problème cardiaque grave, Bennett a quitté son poste de chef conservateur en mars. Il a déménagé en Angleterre et a siégé, plus tard, à la Chambre des Lords.
LES CANDIDATS EN LICE
Robert Manion, un chirurgien qui avait servi à la bataille de la crête de Vimy et occupé la fonction de ministre des Chemins de fer et des Canaux sous Bennett, était pressenti comme le favori.
Il était perçu comme étant populaire en Colombie-Britannique, au Manitoba, au Québec, et dans les provinces maritimes.
Murdoch MacPherson, ancien procureur général de la Saskatchewan, était perçu comme un candidat solide dans toutes les régions des prairies et en Colombie-Britannique.
Le député torontois Denton Massey était populaire auprès des jeunes délégués.
LE CONGRÈS
Bennett a été longuement applaudi à l’ouverture du congrès le 5 juillet. Dans son allocution, il a défendu son mandat en tant que chef et premier ministre.
Arthur Meighen, devenu sénateur, a enchaîné avec un appel à la pleine coopération militaire avec le Royaume-Uni en vue de protéger l’Empire britannique.
Tout en affirmant qu’il n’était pas disposé à sacrifier l’indépendance nouvellement acquise du Canada, Meighen a insisté sur le fait que « la défense du Canada séparée et indépendante, cela n’existe pas. »
Les tories critiquaient le refus de Mackenzie King de permettre aux pilotes de l'armée de l'air britannique de s’entraîner au Canada, une décision qui a été infirmée le même jour que Meighen a prononcé son discours.
Toutefois, le quotidien Montreal Gazette rapportait des « murmures … exprimant un mécontentement profond » de la part des délégués francophones du Québec.
Pendant trois heures, les candidats ont prononcé leurs discours devant une foule de 5 000 personnes.
Manion, le premier à prendre la parole, a fait tout un plat de la controverse suscitée par l’entraînement des pilotes en plus d’évoquer le dossier des chemins de fer.
MacPherson réclamait un régime d’assurance-chômage, une réforme des retraites, une réforme électorale, et des mesures législatives favorables aux travailleurs – allant même jusqu’à réclamer des amendements constitutionnels, si nécessaire, pour mener à bien les « réformes sociales ».
LE SCRUTIN
Le résultat du deuxième tour de scrutin a été annoncé vers 17 h, et le vainqueur était M. Manion.
Manion ne siégeait plus à la Chambre des communes depuis qu’il avait perdu sa circonscription ontarienne de Fort William en 1935. Il a remporté une élection partielle dans London en novembre.
Autres faits à noter :
- Le nom officiel de cette formation a changé de « parti libéral-conservateur » à «Parti national-conservateur ».
- On a adopté une résolution concernant « la consultation et la coopération » en matière de défense au sein de l’empire. Au terme d’une débat houleux, le parti a rejeté une proposition prônant la fusion du Canadien Pacifique et des Chemins de fer nationaux. D’autres résolutions préconisaient l’achèvement de l'autoroute transcanadienne, une immigration privilégiant les ressortissants du Royaume-Uni de l’Irlande et de la France et imposant des restrictions pour les personnes « d'origine orientale », le maintien des droits de douane sur les produits des secteurs industriel et agricole, ainsi que la création de régimes nationaux d’assurance-chômage et d’assurance-retraite.
- De nombreux délégués ont emmené leurs tentes et roulottes au parc des expositions autour du Colisée.
- Chaque délégué a reçu une photo imprimé des Pères de la Confédération.